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 Morale ou Ethique ?

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Le pti prince

Le pti prince


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MessageSujet: Re: Morale ou Ethique ?   Morale ou Ethique ? - Page 2 Icon_minitimeMar 27 Fév - 18:32

revenons au sujet:

je propose ce texte qui explicite bien à mon goût la différence entre morale et éthique, et peut-être parviendra à mieux comprendre nos débats sur des sujets tels que l'avortement:

Citation :
B. L’orientation vers l’éthique
Comment dès lors préciser les distinctions entre l’éthique et la morale ? Si on s’en tient à ce que nous venons de montrer, la morale s’inscrit toujours dans un horizon social et culturel. Si on suit Margaret Mead, il y a une morale des Arapesh et des Mundugumor, comme il y a une morale du socialisme et en un sens une morale tenant au modèle occidental lié au capitalisme. Dans une morale, il y a obéissance à des règles, il y a des exhortations et des prescriptions. Dans son contexte propre, il n’y a pas de pluriel en morale. La morale se veut unique et universelle, mais dans les faits elle ne l’est pas, elle est surtout générale. A la différence, l’éthique correspondrait plutôt à un engagement individuel, donc au pluriel, capable de se poser parfois en porte-à-faux de la morale communément reçue. Si Socrate est porteur d’exigences éthiques, ce n’est pas dans l’obéissance aux règles, mais dans une position résolument critique vis-à-vis d’Athènes. De même, l’éthique stoïcienne n’est pas l’éthique d’Epicure ou celle de Spinoza.

1) La position de Comte-Sponville est celle-ci : « la morale c'est le discours normatif qui porte sur le Bien et le Mal considérés comme valeurs absolues (ou transcendantes selon les cas), alors que l'éthique c'est le discours normatif qui porte sur le bon et le mauvais considérés comme valeurs relatives et immanentes ». C’est au nom de la morale que l’on dira c’est bien, ou c’est mal. C’est le propre du jugement moral. Implicitement, il est supposé en morale que les valeurs qui nous servent de référence sont immobiles, invariables et inchangeantes. C’est la croyance selon laquelle les valeurs seraient absolues qui donne précisément l’autorité par laquelle nous pouvons sévèrement condamner et réprimer un acte. Nous avons le sentiment qu’il viole un ordre immuable. D’un point de vue religieux, la morale s’exprime sous la forme de devoirs qui ne sont rien d’autre que les commandements de Dieu. Dieu est l’Absolu qui est la caution de la morale considérée comme révélée à l’homme dans un Texte Sacré. Dans un tel cas de figure, la dualité bien/mal est franche et elle est assortie d’un système de prescriptions, d’interdits et de sanctions. Rien n’est plus moralisant et moralisateur qu’une religion bien installée dans son dogmatisme.

Suspendre la morale à l’autorité de la religion est fonctionnel dans une société dans laquelle la religion règne de manière incontestée, mais ce n’est plus possible dans une société laïcisée comme la nôtre. Est-ce à dire que pour autant la morale doit y perdre tout son sens ? Non, mais il faut mettre à la place du fondement religieux une autre représentation de la transcendance des valeurs. Ou bien encore laïciser la représentation religieuse pour justifier l’idée d’une morale universelle normative. L’effort de Kant, dans la Critique de la Raison pratique et la Métaphysique des mœurs va exactement dans ce sens. Kant part de la morale commune, celle du commerçant honnête et il se pose la question de savoir ce qu’est la bonne volonté dans l’exercice du devoir. Le devoir s’exprime dans un impératif catégorique (texte) sous la forme « tu dois ! ». Tu dois être honnête, tu dois être véridique, tu dois respecter un engagement pris à l’égard d’autrui etc. Le devoir ne se discute pas. Il s’agit seulement d’obéir à son commandement. La justification rationnelle que Kant apporte est l’idée qu’une maxime d’action doit pouvoir s’élever sans contradiction au rang d’une loi universelle régissant une société raisonnable. Si, la maxime d’action qui me sert de justification dans ma conduite ne peut pas être élevée au rang d’une loi universelle, je sais à coup sûr que ce que je poursuis, c’est seulement mon intérêt. Je ne fais pas mon devoir. Nous l’avons vu, il s’agit de se demander en quelque sorte : « et si tout le monde en faisait autant, qu’en résulterait-il collectivement ? » Le seul fait de jeter mes ordures sur une pelouse publique par exemple est un acte immoral, car je m’autorise en l’espèce un acte que je réprouverais en tant que règle collective. Ce n’est pas bien de le faire. C’est mal. Un enfant qui apprend des informations sur l’écologie à l’école me reprendrait en me disant : « ce n’est pas bien monsieur ! »

Cependant, Kant oppose de manière stricte le devoir et l’intérêt et il finit par mettre en contradiction la vertu et le bonheur. En clair, agir de manière morale, c’est agir de façon complètement désintéressée, en allant jusqu’au sacrifice de ma propre sensibilité par devoir. Kant rejette l’éthique traditionnelle, telle qu’elle pouvait se rencontrer chez Aristote ou Epicure, éthique qui considérait que la réalisation de la vertu impliquait un art de vivre capable de ménager les conditions d’une vie humaine enveloppant aussi le plaisir (texte). Chez Kant, le sens du devoir implique une obéissance inconditionnelle à « la loi morale » absolue au mépris de la satisfaction subjective. (texte) Or on ne peut pas demander à un être humain de renier à ce point sa propre sensibilité. L’aspiration au bonheur est légitime. Comment justifier le sacrifice du devoir si l’homme de la morale n’y trouve pas de joie et si en plus, il voit que son ennemi, l’homme charnel et sans intégrité, lui, peut vivre dans le plaisir ? Ce type d’opposition entre l’intérêt et le devoir fait nécessairement de la conscience morale une conscience malheureuse. Kant doit alors réconcilier l’inconciliable et il le fait en dernière analyse en fondant finalement la morale sur la foi. (texte) Il faut espérer qu’il y a bien un autre monde où tout le mérite accumulé par l’homme de la vertu sera rétribué ! C’est là que l’on comprend à quel point Kant cherche à laïciser le piétisme.

En ce sens, le kantisme se présente donc comme une excellente théorisation de la morale, telle que nous l’entendons ici… mais il n’est pas une éthique ! Et même, de toute façon, une théorie de la morale n’est pas une morale, car c’est un essai formel. On a abondamment critiqué Kant pour son formalisme.

2) A l’inverse, il est symptomatique que Comte-Sponville, pour préciser ce que comporte l’éthique dise qu’elle est plutôt de l’ordre de l’impératif hypothétique que de l’ordre de l’impératif catégorique. La morale commande, dit-il, l’éthique recommande. La morale formule des règles, l’éthique donne plutôt des conseils. Ce qui revient exactement à dire que le propos de l’éthique n’est pas le bien et le mal, mais plutôt le bon et le mauvais. L’éthique a en vu le choix relatif qui est le plus juste. Envisagée de ce point de vue, l’éthique peut-elle rejoindre le bon sens ? Comte-Sponville estime que oui et il admet que la distinction entre morale et éthique est même pratiquée couramment. Je cite :

« Prenons un exemple. Imaginez que votre petit garçon, à qui vous servez des épinards, vous dise : "Je ne veux pas d'épinards, les épinards c'est mal" ! Vous allez le reprendre en lui disant : "Tu ne peux pas dire ça. Tu peux dire à la rigueur que les épinards c'est mauvais — ce qui veut dire, en vérité, que tu n'aimes pas ça". L'enfant enregistre la leçon, et quinze jours plus tard, vous le surprenez en flagrant délit de mensonge. Vous lui expliquez qu'il ne faut pas mentir. Il vous comprend fort bien et il vous répond : "Tu as raison, le mensonge c'est mauvais !" Vous le reprendrez : "Ah non, tu ne peux pas dire ça : le mensonge ce n'est pas comme les épinards, ce n'est pas une question de goût, le mensonge, c'est mal".

La première position du père est caractéristique de l’éthique et dans la seconde répartie, il change de point de vue et se place dans la morale. L’exemple n’est cependant pas très bon. On ne voit pas comment un petit garçon pourrait asséner « c’est mal ! » en pareilles circonstances, il prendra plutôt un moue dégoûtée en poussant l’assiette : « berk ! les épinards c’est mauvais !» Il reste que la distinction est cependant claire et pertinente.

Creusons un peu en prenant des repères philosophiques précis. « Dans son petit livre sur Spinoza de 1970, réédité sous un autre titre et augmenté en 1981, Deleuze cite une formule bien connue de Nietzsche dans la Généalogie de la Morale : "Par delà le Bien et le Mal, cela du moins ne veut pas dire par delà le bon et le mauvais". Ce qui veut dire que Nietzsche, le pourfendeur de la morale chrétienne, Nietzsche l’immoraliste, admet parfaitement une éthique et même une éthique qui soit au service de la Vie. Ce n’est pas non plus un hasard si Deleuze se met à citer Nietzsche dans un livre sur Spinoza ( Nietzsche voue d’ailleurs à Spinoza une amitié stellaire). Ce qui est remarquable dans l’Ethique de Spinoza c’est son insistance pour dire que le bien et le mal n’existe pas dans la Nature et ne sont que des êtres de raison. (texte) Chaque fois que Spinoza pose la question de la valeur d’une conduite, il le fait en usant des termes : « ce qui est bon ou mauvais ». Nous l’avons vu. C’est exactement ce que veut dire la formule précédente selon laquelle l’éthique s’intéresse aux valeurs relatives et immanentes. Relative, car ce qui est bon pour l’un peut fort bien être mauvais pour l’autre. Immanente, car de ce point de vue, il n’est pas nécessaire de faire référence à des normes transcendantes, telles que celles qui édicteraient le bien/mal. Ainsi s’explique aussi le soin que Spinoza accorde à l’accroissement de la Joie, (texte) sa critique de l’ascétisme religieux qui condamne le plaisir. Ce qui différentie nettement L’Ethique de Spinoza des analyses de Kant est parfaitement clair. Kant est l’homme de la rigueur, de la discipline et des purs principes. La question qu’il met au centre de la morale est : « que dois-je faire ? ». Ce qu’il nous présente comme effort méritoire, (oui c’est dans le texte!) c’est l’exigence absolue de la vertu et la recherche d’une pureté parfaire de l’intention. Une pureté non polluée par des « mobiles sensibles » relatif à l’intérêt ou à l’amour de soi. A la différence, l’Ethique se présente comme un traité qui enseigne comment l’homme peut se ménager une existence heureuse et s’élever dans la sagesse. Le propos de Spinoza est de savoir comment vivre et sa philosophie, comme celle d’Epicure, est en même temps un art de vivre. Il faudrait se livrer à de sacrées contorsions intellectuelles pour trouver chez Kant pareille ambition.

Si nous voulons résumer l’essentiel de ces distinctions entre morale et éthique sous la forme d’un tableau, cela donnerait cela :

1.La Morale
2. L’Ethique


1.Règles
2.Conseils

1.Commande
2.Recommande

1.Fondée sur l’impératif catégorique
2.Fondée sur l’impératif hypothétique

1.Porte sur l’opposition bien/mal
2.Interroge sur la distinction bon/mauvais

1.Juge et condamne
2.Guide et responsabilise

1.inconditionnelle
2.conditionnelle

1.Commandements et devoirs
2.Indications et inspirations

1.« Sois loyal avec tes amis ! »
cf. Kant : tu dois !
2.Si tu veux que tes amis soient loyaux avec toi, alors soit loyal avec eux.

1.Que dois-je faire ?
2.Comment vivre ?

1.Exigence rigoureuse
2.Art de vivre

1.Tend vers la vertu et culmine dans la pureté
2.Tend vers le bonheur et culmine dans la sagesse

1.Discours normatif et impératif
2.Discours normatif et non-impératif



Nous n'avons pas repris l’intégralité des arguments de Comte-Sponville. Nous n'avons pas mis dans la colonne de gauche le terme « sainteté », car nous ne la reconnaissons pas ici sous la forme d’une rigueur disciplinaire de l’intention, à la manière de Kant. La fréquentation de la spiritualité de l’Inde nous enseigne que la sainteté est plus un état de conscience qu’un effort de la raison pour imposer des principes. Nous pensons aussi que ce serait trahir Kant que de dire que sa représentation de la morale peut se passer d’un fondement religieux.

le texte continue http://sergecar.club.fr/cours/devoir8.htm

j'ai pas fini la lecture, pas le temps. on le fera ensemble, et on en discutera oki ?

ce que je peux dire c'est que l'Occident (judéo-chrétien si on ose encore le nommer tel) est plutôt dans la "colonne" 1. et l'Orient des courants spirituels est plutôt dans le 2.

et que nous avons beaucoup, mais beaucoup à apprendre de cette seconde colonne. que ce soit dans l'Eglise, dans l'éduaction, en pédagogie etc.
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Benny




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MessageSujet: Re: Morale ou Ethique ?   Morale ou Ethique ? - Page 2 Icon_minitimeMer 28 Fév - 0:14

L'explication de ton texte est très orientée et, à sa lecture, on ressent la morale comme quelque chose de négatif et de pesant. Or les commandements ne sont en rien négatifs et pesants. Ils sont au contraire libérateurs et le bonheur est impossible sans les observer.

Une de nos prof. de latin, à la fac., disait un jour : "Notre société occidentale a rejeté la morale au profit de l'éthique". Je pense qu'elle a raison. Pourquoi? A vous de répondre. Si j'expose mon avis, je m'expose à de virulentes attaques. C'est dommage, et même déplorable, sur un forum chrétien, de ne pas pouvoir défendre les prises de position de l'Eglise, qui sont et demeurent celles transmises par Dieu Lui-même. La Parole de Dieu est non négociable. Alors si vous vous voulez parler d'éthique, libre à vous, mais ne comptez pas sur moi.
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Benny




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MessageSujet: Re: Morale ou Ethique ?   Morale ou Ethique ? - Page 2 Icon_minitimeMer 28 Fév - 0:17

Je vous le rappelle tout de même : «NE VOUS MODELEZ SUR LE MONDE PRÉSENT» (Romains 12:2) et "PROCLAME CE QUI EST CONFORME A L'ENSEIGNEMENT SOLIDE" (Tite 2:1)

Et je vois renvois au deuxième chapitre de l'encyclique Veritatis splendor de Jean-Paul II, que vous trouverez sur http://www.vatican.va/edocs/FRA0081/__PC.HTM. Bien entendu, je ne fonde pas un grand espoir sur le fait que qui que ce soit la lira.
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Le pti prince

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MessageSujet: Re: Morale ou Ethique ?   Morale ou Ethique ? - Page 2 Icon_minitimeMer 28 Fév - 0:19

Benny a écrit:
L'explication de ton texte est très orientée et, à sa lecture, on ressent la morale comme quelque chose de négatif et de pesant. Or les commandements ne sont en rien négatifs et pesants. Ils sont au contraire libérateurs et le bonheur est impossible sans les observer.

Une de nos prof. de latin, à la fac., disait un jour : "Notre société occidentale a rejeté la morale au profit de l'éthique". Je pense qu'elle a raison. Pourquoi? A vous de répondre. Si j'expose mon avis, je m'expose à de virulentes attaques. C'est dommage, et même déplorable, sur un forum chrétien, de ne pas pouvoir défendre les prises de position de l'Eglise, qui sont et demeurent celles transmises par Dieu Lui-même. La Parole de Dieu est non négociable. Alors si vous vous voulez parler d'éthique, libre à vous, mais ne comptez pas sur moi.

c'est dommage cette vision des choses. essayons le dialogue plutôt que de tomber dans des positions où l'on se met dans la peau de la victime.

je reconnais ma responsabilité, cela dit.

je ne suis pas assez tolérant, moi qui prône l'éthique et le non jugement, je m'en excuse. faites ce que je dis et non pas ce que je fais (...)

désolé si je t'ai empêcher de dire ce que tu avais à dire sur la morale chrétienne, je n'ai pas cette impression. certes je me suis un peu remonté mais j'ai aussi le droit de dire ce que je pense, dans un but d'échange. crois moi c'est l'échange que je recherche et non pas détruire ce que tu dis de l'Eglise. ce que l'Eglise dit je le sais pour la plupart et en effet j'en conviens c'est très bien. je veux juste tenter d'aller plus loin, car citer des textes moraux chrétiens, tout le monde peut les trouver sur internet où dans les bibliothèques de théologies.

mais rien ne t'empêche de créer des topics sur la morale chrétienne !!!

et là je viendrai (moins Very Happy ) t'embêter.

mais ici le topic est "Morale ou Ethique"... donc c'est normal que chacun apporte son point de vue, non ??

tâchons de dialoguer.
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MessageSujet: Re: Morale ou Ethique ?   Morale ou Ethique ? - Page 2 Icon_minitime

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